Où sont les femmes ? Genre et musiques électroniques

Publié initialement sur Retard Magazine – Illustration : Elise

Autant de post-ados que de cranes dégarnis, une variété de mecs, jeunes, vieux, en chemise, en short. Voilà ce qu’on pouvait voir du public d’un concert de math-rock à Paris, au milieu du mois d’août. Si la densité de l’audience pouvait surprendre à une telle période de l’année, la proportion de mecs elle, est habituelle : écrasante. Alors je vous le demande : elles sont où les filles, gamines ou trentenaires, et les femmes de plus de 50 ans qui écoutent du math-rock ? Hein, elles sont où ?

Pour situer mon propos, la majeure partie des musiques que j’écoute sont électroniques. J’aime celles qui ne se dansent pas, ou peu, ou mal. De l’électronica beaucoup, de l’ambient, du drone, des trucs industriels ou électroacoustiques. La techno et la house m’ennuient, je n’en n’écoute pas de façon domestique. Ce goût-là donc, somme toute bien commun, m’a amenée a écrire des chroniques de disques et de concerts à divers endroits d’Internet depuis une poignée d’années et à entretenir un rapport complexe avec la question de la place des femmes dans la musique et, accessoirement, avec la mienne (de place). Cette question faisant son chemin sous mon crâne, il est arrivé un moment où j’aurais voulu en faire un mémoire de sociologie, histoire de choper le problème, de le trifouiller de fond en comble et de lui tordre le cou (c’est ma vision de la recherche, oui). Mais l’histoire en a voulu autrement et les raisons pour lesquelles on observe, à la louche, 5% de filles à un concert parisien de Thisquietarmy ont continué de rester obscures et scandalisantes. Ce mémoire, si je l’avais fait, serait parti d’une hypothèse simple : pourquoi, quand on évolue dans des sous-genres et des sous-sous-genres musicaux, y a-t-il de moins en moins de meufs dans les concerts ? Il existe une loi mathématique inversement proportionnelle ou quoi ?

Dans un festival généraliste, il y a plein de femmes, ça ne doit pas être 50-50, mais le rapport ne choque pas. Dans un concert de drone, c’est 5%. Alors effectivement, le pourcentage, à l’origine, part d’observations et de ressentis personnels, zéro valeur scientifique. Mais, comme souvent dans la perception des inégalités, on est généralement plusieurs, voir beaucoup (voir 100%) à ressentir le malaise. C’est même le fondement des théories féministes du point de vue. Et quand on cherche des chiffres, ils ne démentent pas le ressenti. Madeleine Bloom, développeuse chez Ableton Live – logiciel de musique assistée par ordinateur (MAO) – aborde le sujet dans un article et pose le chiffre de la part de femmes dans les acheteurs : 7%. Sept pourcents des utilisateurs d’Ableton sont des utilisatrices. Autant dire que dalle. Quant à la généralisation du problème, on pourra m’opposer tous les contre-exemples du monde et estimer que la scène glitch-hop haut-savoyarde n’est pas nécessairement représentative d’une répartition générale des femmes et des hommes chez les compositeurs et auditeurs de musique. Ben, un peu quand même. Je mets au défi toute fille, évoluant de près ou de loin d’une scène musicale quelle qu’elle soit, de lire cet article de Jessica Hopper sur la scène émo dans les années 80 et de conclure que rien de tout ça ne lui est familier. Cette critique rock, aujourd’hui rédac’ chef de The Pitchfork Review, a reçu pendant des années après cette publication en 2003 plusieurs centaines de lettres de femmes lui disant qu’elle avait mis les mots sur un sentiment viscéral. Et si ce truc là, on ne le ressent pas, ou si on ne le voit pas, m’est avis que le sexisme intériorisé a bien fait son job. Et en terme de sexisme intériorisé, je sais de quoi je parle, je reviens de loin.

Pendant longtemps, je pensais qu’être une meuf dans un contexte musical représentait un avantage. Comme dans beaucoup de milieux masculins (j’imagine), ça pouvait jouer comme un élément de distinction. Bon, ok, il fallait se démener un peu plus pour être prise au sérieux. En concert, face à des artistes ou des labels, il valait mieux être seule qu’accompagnée, puisque dans le deuxième cas, on était prise pour l’accompagnatrice. De même, aller à des concerts en solitaire semblait avoir pour avantage de ne pas être prise pour la copine de quelqu’un qui est là pour la musique, lui. J’étais persuadée d’être vue comme telle puisque c’est ce que je pensais des rares meufs que je croisais. Le genre de truc qui te donne envie de te coller des baffes rétrospectives. Il aura fallu une bonne petite pilule rouge saveur féminisme pour remettre les idées en place et pour réaliser que la rivalité féminine, construite de toute pièce, est une des plus puissantes bécanes de reproduction du patriarcat.

Ainsi, avant cette prise de conscience, certains cas de muflerie tombaient sous le régime de la fatalité. Je ne voyais rien de social, d’oppressif ni de politique là-dedans. Je vais en raconter deux. Deux petites histoires de concerts au premier rang. Il y a plusieurs années, à l’occasion d’un concert d’Autechre à la Machine du Moulin Rouge, je me suis trouvée au sein d’un premier rang, entièrement masculin, dans une salle plongée dans le noir, face à un son particulièrement anxiogène. Ambiance qui m’avait semblée un brin hostile. Au cours du concert, un type avait pour une raison mystérieuse chopé la lanière de mon sac, qui me barrait la poitrine, pour ensuite s’excuser auprès du pote à mes côtés : il n’avait pas vu que j’étais accompagnée. Propriété, j’écris ton nom. A l’époque l’incident m’était passé à trois mille (j’avais adoré le concert), il aura fallu que y repenser bien plus tard pour y voir un souci. Deuxième épisode, plus récemment, à l’occasion d’un concert quelconque et tardif à La Java, j’étais placée au premier rang, particulièrement dense ce soir là. Un mec me tape alors sur l’épaule pour me demander de lui céder ma place. Alors que je refuse avec un certain agacement, le type me choppe par les cheveux, me met par terre et me roue de coup de pieds. Confronté un instant plus tard, il conclura : « t’avais qu’à te bouger ». A l’époque fraichement féministe, j’avais mis ça sur le compte du sexisme ordinaire. Ordinaire, normal quoi. Ce sont donc deux exemples de sexisme et d’agression en contexte musical. Comme il en existe des milliers d’autres.

A la question du pourquoi – pourquoi il y a moins de femmes, pourquoi elles sont mal considérées dans les scènes musicales, dans l’industrie, dans le journalisme, pourquoi elles sont moins nombreuses à la fois comme auditrices et spectatrices, comme compositrices et productrices… il y a moyen d’avoir des réponses. On ne va pas se contenter d’un vulgaire syllogisme du genre : la société est sexiste, l’univers de la musique est social donc l’univers de la musique est sexiste. Ça constitue un point de départ mais ça ne suffit pas. Il existe une littérature dense, en sciences sociales, qui aborde le sujet. Du côté des sociologues, la recherche se divise en plusieurs pôles. Sauf exception, la recherche sur la musique semble se poser assez peu la question du genre, du moins en France. A titre d’exemple, lors d’une récente journée d’étude intitulée « Musiques électroniques et sciences sociales » (qui semblait par ailleurs passionnante) aucune intervention n’avait trait au genre. Sur 13 intervenants, 10 étaient des hommes, tandis que les organisateurs et le comité scientifique étaient exclusivement masculins. La sociologie du genre, parce qu’elle s’est intéressée à la culture, s’est davantage penchée sur la question de la musique. Il y a, en particulier, des chercheurs qui étudient les pratiques musicales des adultes, qu’elles soient professionnelles ou amateurs, et d’autres qui se penchent sur la socialisation musicale des enfants et adolescents. De ces travaux, on peut fait ressortir quelques résultats.

D’abord, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les jeunes filles écoutent davantage de musique que les jeunes garçons. Dans une étude du ministère de la Culture et de la Communication, la sociologue Sylvie Octobre montre qu’à 13 ans, près de la moitié des filles écoute de la musique tous les jours, contre 27% des garçons. Elles sont 50% à déclarer que cela leur manquerait si elles en étaient privées, contre 35% des garçons. À 17 ans, c’est le cas pour 76,5% d’entre elles, contre 68% de leurs camarades masculins. Enfin, elles sont plus précoces dans la fréquentation de concerts, ¼ des filles de 11 ans y a déjà assisté, contre 20% des garçons. Comment ça s’explique ? Parce que la socialisation artistique et culturelle des enfants et adolescents est avant tout le fait des mères (et de leur niveau de diplôme). Et que, à cet âge-là, les garçons sont davantage poussés à taper dans le ballon qu’à écouter la radio sur les genoux de leurs parents. À l’âge adulte cette fois, la pratique de la musique en amateur chez les femmes est rendue irrégulière par le poids des rôles de genre. Concrètement, « les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à pratiquer quotidiennement entre 25 et 34 ans et, à l’inverse, les femmes sont deux fois plus nombreuses à pratiquer tous les jours entre 45 et 55 ans, alors que les proportions sont égales entre les deux sexes avant 25 ans et après 55 ans. » Et les chercheurs de conclure que « cela révèle l’asymétrie bien connue des charges familiales et professionnelles pour l’un et l’autre sexe. » (Viviane Albenga et al., 2014).

Du côté professionnel, maintenant, il y a évidemment plein de femmes qui travaillent dans les milieux de la musique. Mais elles sont beaucoup moins nombreuses que les hommes et les milieux en question sont marqués par une division sexuée du travail manifeste. Autrement dit, ingé’ son ou programmateur : métiers de mec. Relation presse : métier de meuf. On peut supposer que la masculinité de la plupart des programmateurs peut jouer un rôle dans les affiches de concerts ou de festivals qui frôlent le 100% de testostérone. Dernier chiffre, et pas des moindre, selon la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, qui produit des études sur les institutions culturelles (théâtres, orchestres, maison d’opéra et secteur audiovisuel), en 2015, 4% des œuvres musicales programmées sont composées par des femmes. On en est là.

Mais la division sexuée du travail va plus loin. Dans un article, essentiel pour comprendre ces enjeux, intituléMusique et genre en sociologie, Hyacinthe Ravet et Cécile Prévost-Thomas résument le problème de façon lapidaire : « L’analyse de la division sexuelle du travail musical pour l’ensemble des domaines musicaux, « savants » ou « populaires » – de la musique classique au rap en passant par le jazz, le rock, la chanson etc. – montre l’existence d’un double phénomène de ségrégation : l’une, horizontale, cantonne les femmes à certaines activités et certains répertoires, en particulier au chant ; cette forme de ségrégation s’affirme fortement dans le domaines des musiques populaires. L’autre, verticale, empêche les femmes d’accéder aux fonctions de direction (chef d’orchestre, leaders de groupes mixtes…) et aux postes les mieux rémunérés ; cette forme est plus marquée dans l’univers de la musique savante. »

Tous ces éléments permettent d’appréhender notre question de départ avec un peu plus de moyens. Mais alors, quid des musiques électroniques ? Il semble qu’en France, une étude d’ampleur sur les problématiques liant genre et musiques électroniques reste à mener. Cependant, on peut déjà faire une ou deux hypothèses, à partir notamment de l’idée de « sexe des instruments ». Développé notamment par l’anthropologue Catherine Monnot, dans De la harpe au trombone. Apprentissage instrumental et construction du genre, le concept correspond à une répartition des pratiques instrumentales selon des stéréotypes sexués. Concrètement, on constate une sur-représentation masculine chez les joueurs de percussions et de cuivres par exemple, les femmes étant considérées comme moins bien dotées, musculairement et pulmonairement parlant. A l’inverse, le violon ou le piano sont considérés comme des instruments féminins. (Le truc fendard, c’est qu’on peut expliquer historiquement certaines répartitions par des critères de convenance : il était considéré comme indécent qu’une femme écarte les jambes pour jouer du violoncelle ou introduise le bec de certains instruments à vent dans sa bouche).

Vis-à-vis de la musique électronique, la question du sexe de l’instrument est donc à reconsidérer. Dans son article Entendre ces musiques que l’on dit électroniques, qui analyse cette catégorie, les limites du terme et les implications esthétiques de l’écoute, Johan Girard estime que le fait que ces musiques soient « électroniques » impacte nécessairement, dans des mesures qu’il détaille, la façon dont on les appréhende. Et si le caractère électronique reconfigure donc le rapport esthétique à l’écoute, il en reconfigure nécessairement la pratique. Ainsi, vis-à-vis de la question du sexe des instruments, on peut supposer que le sexe de la machine, symboliquement, est de l’ordre du masculin. Ce qui participerait logiquement à la sous-représentation des femmes chez les DJ et compositeurs de MAO. C’est ce que nous dit Victoria Armstrong, une des rares chercheuses à avoir analyser les musiques électroniques au prisme du genre : « en tant que domaine essentiel d’une masculinité construite socialement, la technologie agit comme une sorte de « garde-barrière » : si c’est technologique, ce doit forcément être masculin » ; « la technologie étant déjà traditionnellement perçue comme domaine du masculin, la culture de la production musicale vient redoubler cette connotation symbolique de masculinité. » Ainsi, pendant longtemps, alors que l’intégralité de mes potes trafiquait des trucs sur leurs ordis, je me disais que ce n’était pas pour moi. Trop compliqué, j’allais rien y comprendre. Pourtant ça s’apprend, et tout le monde doit y passer, fille ou garçon. Sauf que les sociabilités masculines et le contexte d’entre-soi favorisent l’entraide. Dans sa thèse intitulée De-gendering the electronic soundscape : women, power and technology in contemporary music, l’Américaine Jennifer M. Brown explique que, contrairement aux hommes qui coopèrent entre eux, les femmes doivent se former seules. Vous avez dit désavantagées ?

Ainsi, même si elles en écoutent et en produisent, les filles et les femmes sont désencouragées à investir les espaces de la musique et une fois qu’elles y sont, leur légitimité est questionnée et elles essuient discrédit et discriminations. Certaines finissent par sortir des milieux, d’autres n’y entrent jamais, par auto-censure. Au final, elles sont donc en minorité, numérique et sociologique. A ce titre, Jessica Hopper évoquée plus haut, a récemment demandé sur twitter aux « filles et personnes marginalisées » de raconter la première fois où elles avaient vécu un conflit, dans l’industrie, les scènes ou le journalisme musical, où on leur avait fait sentir qu’elles ne « comptaient pas ». Et la journaliste de conclure, après avoir récolté des centaines de réponses – dont la lecture ne donne pas spécialement foi en l’humanité : « Imagine how many women, queer kids, people of color, might stick around scenes, industry, journalism, if they encountered support and not hostility ». Ben, on n’imagine pas. Le nombre de meufs qui doivent bidouiller des trucs dans leur coin et n’en parler à personne, on n’imagine vraiment pas. Et comme le fait remarquer Hopper, la situation ne s’applique évidemment pas qu’aux femmes. Je limite mon propos à ça, parce que c’est ce que je connais. Mais toutes les personnes queers, non-blanches ou qui dévient de la norme masculine-cisgenre-hétéro-valide-blanche-occidentale sont concernées par la marginalisation qui s’opère dans les milieux musicaux. On n’imagine pas non plus le nombre de fois qu’une personne noire doit entendre « Tiens c’est pour toi ! » quand quelqu’un passe du rap en soirée.  

Pour conclure (enfin), je dirai que le truc qui me rend le plus ouf, c’est que ce débat n’émerge pas. Au niveau des musiques savantes à la rigueur,  les propos de certains chefs d’orchestres ont pu déclencher quelques remous. Mais dans les musiques populaires, actuelles, indé ? Nada. Il n’y a qu’à voir les déferlements antiféministes qu’a libéré la polémique sur la programmation à la Mécanique Ondulatoire en mars 2015 d’un groupe dont les paroles évoquaient le fantasme de violer une bourgeoise. Le viol c’est punk, pouvait-on lire en substance chez les plus subtils (toi déjà, t’as franchement mal révisé Nirvana). Le clash entre communautés virtuelles, féministe et musicale, fut tel, que pas la moindre espèce d’embryon de débat constructif n’a pu émerger. Et quoiqu’on pense de la polémique, c’est putain de rageant.

Des domaines comme le cinéma (va taper « sexisme Hollywood » dans google actu), le journalisme ou la bande dessinée ont vu naître des initiatives collectives qui remettent en cause la sous-représentation et la minorisation des femmes en leur sein. Ok, dans la musique aussi, il y a des trucs. Il y a l’héritage des Riot Grrrls. Il y a Björk, interviewée par Jessica Hopper (toujours elle), qui prend la parole pour la première fois sur le sexisme qu’elle a vécu pour dire aux jeunes femmes de 20 ans : « you’re not imagining things ». Côté français, il y a le festival Les femmes s’en mêlent et les soirées Wet For Me. Il y a des labels comme Tsunami Addiction, qui sort en priorité de la musique créée par des femmes, ou comme Kill The DJ, qui a fait du militantisme féministe et queer une bannière. Il y a Clara 3000 qui dénonce la misogynie du monde musical à chaque interview. Il y a Retard ! Mais les prises de positions restent localisées, individuelles, encore trop isolées. A quand un bordel collectif d’ampleur ? Quand est-ce qu’on retourne la scène, qu’on branche les câbles n’importe comment et qu’on fait tout péter ? Et surtout, quand est-ce que les premiers responsables du problème vont commencer à se poser des questions et arrêter de considérer la situation comme normale ?

Références :

Viviane Albenga et al., « Pratiques musicales des amateurs à l’âge adulte : emprise ou déprise du genre ? », inSylvie Octobre, Questions de genre, questions de culture, Ministère de la Culture – DEPS « Questions de culture », 2014, p. 101-124.

Victoria Armstrong, « Techno, Identité, Corps : Les expériences féminines dans la dance music », Mouvements2005/5, n° 42, p. 32-42.

Jennifer M. Brown, « De-gendering the electronic soundscape : women, power and technology in contemporary music », thèse pour le doctorat de sciences de l’éduction, 1996, Southern Cross University, Lismore

Johan Girard, « Entendre ces musiques que l’on dit « électroniques », » 2013, Volume !, 10 : 1

Catherine Monnot, De la harpe au trombone. Apprentissage instrumental et construction du genre, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Le sens social », 2012, 228 p.

Sylvie Octobre, « Du féminin et du masculin. Genre et trajectoires culturelles », Réseaux 2011/4, n° 168-169, p. 23-57.

Cécile Prévost-Thomas, Hyacinthe Ravet, « Musique et genre en sociologie », Clio. Histoire, femmes et sociétés,2007/25, p. 175-198.

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