Bouchées vapeur #1 – The National, Momus, Satellite Jockey, La Secte du Futur, The Raveonettes

Les albums c’est bien, mais on fait quoi de ceux dont on n’écoute qu’un seul morceau ? Ceux dont le différentiel d’écoute entre les pistes est gigantesque. Pff y’en a tellement des comme ça. Histoire d’honorer le format chanson, débutons un florilège de morceaux choisis, éhontément pompé sur les Cum On My Selector, de Dat’ (autant prendre aux meilleurs), qui ne sont autres que les tracks dont mon compteur de lecture a dépassé le nombre à deux chiffres ces dernières temps. Nulle contrainte d’actualité obviously, et ça me permettra de donner libre court à mon goût pour la dithyrambie.

The National – This Is The Last Time

Même pas en rêve je fais l’impasse sur cette chanson là. Morceau de ma vie et lumière de mes jours depuis quoi, deux mois ? Je comprends pas comment c’est possible de ne pas se lasser d’une chanson à ce point. A part Sufjan, personne ne me fait ça. Faut dire que je me mange la discographie du groupe pour la première fois depuis une demi-année, et ça laisse des traces. Les différents mouvements de This Is The Last Time en font une symphonie condensée en quatre minutes. La batterie est nationalesque, à savoir simplissime et surpuissante, et mâtiné aux cordes, l’ensemble parvient à entremêler un truc hyper émotionnel, triste, doux et résolu, avec un sentiment d’emphase glorieuse qui donne l’impression d’être invincible. Par ailleurs, j’ai jamais entendu une voix qui joue autant un rôle d’instrument. C’est un peu con à dire, mais à part dans le rap, c’est assez rare de se délecter à ce point d’un phrasé ou de tomber amoureuse d’une inflexion. En outre, c’est une des chansons les plus kiffantes à chanter très fort chez soi. D’autant plus que les paroles sont (évidemment) sublimes.

Momus – Strawberry Hill

A la base je voulais mettre Violets parce que : nombre d’écoutes conséquent, accordéon, final en italien et envie d’été. Et puis je suis tombée sur Strawberry Hill. Une espèce de groove un peu bancal. Quelque chose d’un Lambchop bizarroïde et caressant. Tiédeur de house moite, envolées cosmiques façon Jib Kidder et murmures (très doux) qui siéraient davantage à une ballade acoustique. Je précise que le mec est un écossais borgne prodigieusement méconnu qui a sorti 30 albums depuis 1986 (donc six sur Creation et trois sur Cherry Red).

Satellite Jockey – November

Dans la série coup de foudre immédiat, je voudrais November de Satellite Jockey. Vu comme j’avais adoré leur dernier album, le prochain est attendu à peu près autant que le mois de juillet (plus qu’une semaine). C’est fou comme leur patte ensoleillée, mélancolico-baroque, se maintient et s’épanouit. C’est plein de vague(lette)-à-l’âme et du souffle des Beach Boys. Le super clip de Hugo Saugier parachève les couleurs bonbons et le doux-amer de la mélodie.

La Secte du Futur – The First Men On The Moon

Comme d’habitude, je découvre un groupe cool pile poil quelques jours après qu’ils aient joué à Paris (là c’était carrément hier). La pochette représente ce que j’ai vu de plus cheum depuis longtemps (allez, depuis celle de L.O.A.S) mais c’est super bien. L’anglais est franchouillard, les accents, post-punk et la fougue, juvénile. (Ce qui évoque parfois Blue Mountain Expansion). Mais The First Men On The Moon va au delà de l’explosion d’énergie. Le chant très pop se fait élégant, la guitare cavale, le refrain entête. Du potentiel de tube.

The Raveonettes – Hallucinations

Là on n’est pas dans le cas du morceau qui sort du lot d’une tracklist indéterminée. Là c’est tout l’album qui m’ébaubit à intervalle régulier (à chaque écoute donc) (enfin surtout la première moitié – mes trajets en métro ne me laissant pas toujours le loisir d’aller plus loin). Idéal pour commencer une journée et croire dur comme fer que la rue t’appartient. Déjà Pretty In Black m’avait bien fait écarquiller les yeux. Shoegaze affriolant, mélodies en dentelle, mélange parfaitement proportionné d’années 60 et 90. Le truc te correspond tellement que que ça aurait pu être écrit pour toi. Sur Lust Lust Lust, les guitares métalliques sentent l’Amérique, les saturations enveloppent le perlé du chant et la batterie propulse de la joie au kilomètre. Y’a qu’à écouter Hallucinations. Le drop de fin hurle l’envie de danser à corps perdu au petit matin sur une piste de danse désertée. Je me jure de créer un jour ces conditions de possibilité.

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